Histoire de la construction

  L’édifice, situé entre les deux angles droits reliant la 25e Ave, à la fois à la rue Denis Papin et à la rue Parc René Goupil, est d’un style novateur qui traduit l’aspiration de la population qui habitait le quartier avant l’érection de cette communauté chrétienne au rang de paroisse le 23 février 1959 par le Cardinal Paul Émile Léger. Le terrain est acheté l'année suivante. Jusqu'à l'achèvement du lieu de culte, les messes, en semaine sont célébrées au sous-sol d'une maison utilisée comme presbytère et dans les salles d'écoles du quartier le dimanche. L'église est construite de 1963 à 1964 et le presbytère est intégré dans le même bâtiment. C'est le bureau formé des architectes Roger D'Astous (1926-1998) et Jean-Paul Pothier (mort en 1968) qui est retenu pour le projet. D'Astous est le principal concepteur du bâtiment.
Conçu sur un plan rectangulaire, l'église Saint-René-Goupil se distingue des autres églises de D'Astous par les matériaux utilisés. Il s'agit de la seule église où l'architecte utilise le liège et la brique rouge. C'est en partie pour des raisons budgétaires qu'il fait ce choix, mais aussi pour créer un effet visuel. Le liège et le bois foncé contribuent à l'obscurité de la nef, ce qui contraste fortement avec le choeur très éclairé. Une bande blanche sur le mur derrière l'autel vient accentuer cet effet.
L'église se distingue aussi dans le traitement de la zone de transition entre le lieu de culte et la rue. L'entrée est cachée par un large paravent en béton et les fidèles doivent tourner à angle droit pour entrer dans le bâtiment. La Commission diocésaine de liturgie s'est opposée à cet aspect du plan, mais D'Astous considérait qu'il s'agissait de la seule option possible pour créer une zone de transition.
Henri Boisvert a fabriqué les bancs tandis que les éléments de fer forgé ont été produits par l'entreprise Desmarais et Robitaille.
Vers 1990, la salle communautaire située au sous-sol est transformée en friperie. Dans les années suivantes, le baptistère est réaménagé en chapelle et la tribune arrière est divisée pour en faire une pièce.

Valeur historique

La valeur patrimoniale de l’église Saint-René Goupil du quartier Saint-Michel repose sur son intérêt architectural. Elle répond aux nouvelles normes liturgiques en vigueur dans l’Église Catholique Romaine avec Vatican II et se distingue des autres bâtisses du quartier toute petite qu’elle soit. C’est tout un assemblage d’éléments architecturaux variés et ornementaux hors pair qu’on y trouve. Tout cela fait de notre petite église une œuvre colossale qui s’ajoute à la liste des patrimoines religieux du Québec. Elle restera un monument historique de grande envergure comme avait sans doute souhaité son concepteur, l’architecte D’Astous, au début de la deuxième moitié du 20e siècle. Il s’agit d’une architecture éclectique dans laquelle il utilise le bois, le liège, la brique rouge et le béton armé en vue de créer un effet visuel tout à fait spécial.
Le décor est bien implanté pour donner à l’église Saint-René Goupil une valeur patrimoniale qui repose sur son importance dans le paysage. Au regard de ses cinq clochers placés d’un côté sur trois pylônes détachés de la bâtisse et de l’autre côté aux deux extrémités de sa façade principale, conduisant au large paravent en béton, on a de quoi satisfaire la curiosité une fois arrivé dans la zone de transition du bâtiment. C’est un point de repère qui annonce l’arrivée à la paroisse.
C’est une belle église dans laquelle est intégré le presbytère. Son sous-sol est un vaste espace transformé en friperie pour venir en aide aux paroissiens et aux habitants des quartiers avoisinants défavorisés. À partir de l’intérieur de l’église on peut facilement y accéder à l’aide de quatre portes latérales. Notre patrimoine religieux se trouve au milieu de plusieurs institutions scolaires et des parcs de jeux. Notre église est un patrimoine culturel présentant un intérêt artistique. Chaque année elle sert de lieu de rassemblement communautaire pour des concerts gratuits organisés par le Programme Hors les Murs de l’arrondissement
Villeray-Saint-Michel-Par-Extension. Il y a six concerts gratuits au printemps et à l' automne de chaque année pour le grand plaisir des paroissiens.